L’anxiété de performance

 

 

Diverses publications tant en psychologie clinique, en éducation ou sportive qu’en psychoéducation s’intéressent au phénomène de l’anxiété de performance. On s’y réfère également comme la réussite à tout prix. L’anxiété est perçue comme un état d’appréhension relié à l’anticipation d’un danger réel ou imaginé. On retrouve ainsi des sentiments de peur, de  l’inquiétude et une activation physiologique (pression sanguine, insomnie, sueur, migraine, trouble de digestion, perte de mémoire, etc.) qui s’ensuit. Voici le déroulement habituel : nous sommes devant un évènement quelconque, on le perçoit à notre façon, une réaction émotive s’ensuit et enfin, on posera des gestes qui, on l’espère, nous permettra de diminuer notre anxiété, notre appréhension. Eh bien, des erreurs peuvent se glisser dans une ou des étapes de ce déroulement.

 

L’anxiété de performance est en lien avec un désir de réussite. Elle est en lien avec la peur de l’échec, le jugement des autres, une estime de soi négative, etc. Vous pouvez vous imaginer qu’on peut la retrouver tant dans nos activités quotidiennes, notre travail, une activité culturelle ou sportive. Elle peut aussi être présente dans nos relations avec les individus qui nous entourent. On souhaite plaire, être apprécié, valorisé, etc. Lorsqu’elle est présente, il peut s’ensuivre des symptômes somatiques, des réactions physiologiques. On peut même vivre ce qu’on nomme de l’évitement. On préfère ne pas débuter, s’investir dans une tâche ou une relation par crainte de ne pas réussir, d’échouer.

 

Cette forme d’anxiété est symptomatique d’une société axée sur la compétition, la victoire à tout prix. On valorise la réussite individuelle ou en groupe. On ne fait pas référence au processus, au cheminement, aux efforts. On s’intéresse uniquement au résultat. On est dans la valeur de ce qu’on fait plutôt de ce que l’on est.

 

Cette forme d’anxiété peut aussi se retrouver chez les personnes qui réussissent très bien. La barre n’est que plus haute pour elles. Elles possèdent déjà une estime positive, mais elles doivent se prouver qu’elles le méritent et qu’il ne s’agit pas de la chance.

 

Qu’en est-il du niveau modéré d’anxiété? Ce niveau propre à chacun peut mener à une performance optimale. Trop faible, on ne s’investit pas, on est peu motivé, activé. Trop fort, pourquoi s’en donner la peine?

 

On retrouve également des attitudes et croyances qui peuvent influencer ce type d’anxiété. Chez les individus fortement anxieux, plusieurs perçoivent leurs succès à des facteurs externes (la chance, la tâche était facile). Les insuccès ou échecs à des facteurs internes (leur incompétence, le manque d’effort). Dans ce dernier exemple, on retrouve également des raisons accordées à des facteurs externes comme; on me l’a mal expliqué, j’ai manqué de temps, l’enseignant ou l’entraîneur ne m’aime pas, etc. Ces attitudes et croyances, qu’elles soient internes ou externes, s’ajoutent à l’anticipation de l’échec et les réactions physiologiques variées s’ensuivent.

 

Les individus anxieux ont aussi tendance à travailler plus fort mais leurs résultats sont souvent moins élevés. Il s’ensuit un cercle vicieux quant à leurs habitudes de travail qui ne les mèneront pas à des réussites.

 

Comment y remédier? Changer nos façons de se préparer, d’étudier, envisager de se questionner quant à nos objectifs afin qu’ils soient réalistes, diminuer nos attentes envers nos réalisations afin qu’elles ne visent pas la perfection. On peut aussi se permettre de pratiquer d’autres activités afin de ne pas constamment se comparer aux autres. On ne peut pas exceller dans toutes nos initiatives. Des techniques de relaxation? En partie, mais il serait souhaitable d’avoir un accompagnement pour se questionner sur notre valeur, ce qu’on souhaite obtenir ou réaliser. Les techniques seules ne pourront vous aider. Il en va de même sur les techniques de respiration. Celles-ci peuvent être utiles mais non suffisantes. On doit y ajouter des visualisations où on se verra faire des efforts, des progrès et enfin, on l’espère, réussir à un niveau propre à nos capacités.

 

La quête de la performance est certes souhaitable mais à quel prix?

 

 

Pierre-Paul Roy

V.P. Opérations, ARFLL

Psychologue

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