L’engagement
Plus particulièrement à l’adolescence, on constate que sous de l’indifférence et des attitudes de je-m’en-foutisme, l’adolescent dissimule une profonde sensibilité ainsi qu’une grande vulnérabilité face aux autres et aux réactions qu’il suscite. Germain Duclos fait référence à une comparaison que la psychanalyste Françoise Dolto fait de l’adolescent; un homard qui vient de perdre sa carapace et qui doit se cacher au fond de l’eau, derrière des rochers, en attendant de trouver de nouvelles défenses efficaces. Difficile de trouver plus vulnérable que ça! Eh bien, comme adulte responsable (éducateurs, bénévoles, etc.) on doit aider le jeune à se rassurer, en lui montrant qu’il peut compter sur vous, que vous demeurez fiable et que vous êtes toujours convaincu de sa valeur. Cette «protection et encadrement» offerts lui permettront de développer et consolider un sentiment de sécurité intérieure. Il apprendra à faire confiance et se faire confiance. Il est possible que des événements perturbent cette paix intérieure. On devra alors l’aider à les reconnaître et surtout, lui montrer à trouver des moyens personnels pour y faire face. En prenant conscience des pressions qu’exercent sur lui l’école, ses amis, son entraîneur, ses parents, etc. vous deviendrez plus compréhensif à son égard et prendrez avec plus de philosophie ses réactions à l’emporte-pièce. Chez le plus jeune enfant, on ne verra peut-être pas les mêmes comportements mais sachez que le processus demeure le même.
L’engagement est un état fluctuant, hautement influencé par des facteurs contextuels tels : le fonctionnement de l’école, l’environnement scolaire ou sportif, l’apport des parents, son tissu social, etc. On retrouve quatre types d’engagements : premièrement comportemental, c’est l’endroit où on quantifie la participation du jeune (actif ou passif), deuxièmement académique ou sportif ou autres activités, le jeune est en interaction avec la tâche à réaliser (devoirs, leçons, énergie à dépenser, sacrifices à faire, exercices, etc.), troisièmement psychologique, c’est le moment d’évaluer son appartenance (ses liens, les valeurs, etc.) et finalement, l’aspect cognitif, où on s’intéresse au contrôle de soi, les stratégies utilisées, les buts et objectifs, etc. Toutes ces composantes sont interreliées et s’influencent entre elles. Encore une fois, le jeune ne pourra tout faire seul. L’adulte intéressé au développement global de ce jeune aura un rôle primordial dans l’élaboration, le suivi et l’évaluation ou l’approbation de ces types d’engagements.
Pour ce faire, on intervient d’une façon relativement simple; on utilise globalement l’encouragement. Les auteurs Champagne et Bourque proposent quatre moyens que peuvent utiliser les adultes, mais aussi les jeunes, pour aider un autre jeune à réussir. On retrouve l’encouragement, l’engagement, l’encadrement et l’extension.
On décrira ici dans cette rubrique particulièrement le premier : l’encouragement. On le développe en utilisant des verbes d’action : s’intéresser, soutenir, prendre du temps, féliciter, afficher, écrire et parler. Mais qu’en est-il vraiment? L’encouragement est l’aspect le plus important de l’éducation des jeunes, au point que son absence peut être considérée comme la cause essentielle des difficultés personnelles, sociales, sportives, scolaires, etc. Il s’agit d’un besoin essentiel. Remarquons que les techniques utilisées actuellement présentent une série d’expériences décourageantes : les adultes apparaissent très grands, extraordinairement efficaces, habiles et magiquement préparés. Seul le courage, chose merveilleuse chez le jeune, l’empêche d’abandonner. Nous n’avons qu’à penser aux premières pratiques de football, aux premiers exercices en classe, etc. Les enfants réagissent avec un intense désir d’accroître leur talent et de compenser ce sentiment qu’ils ont de leur petitesse et de leur insuffisance. Faut-il encore les encourager dans leurs initiatives, leur curiosité et efforts.
Nous faisons trop souvent remarquer aux jeunes, par des moyens subtils, (ton de la voix, attention et gestes) que nous les tenons inférieurs et inaptes. Plutôt, il faut attirer l’attention des jeunes sur leur participation et amélioration.
Toutefois, si cela ne tourne pas rond, comment fait-on pour aider un jeune à gérer un stress? Voici quelques suggestions :
Limiter le stress, respecter son rythme, lui donner du temps de qualité, mettre l’accent sur la relation, établir un bon contact entre les adultes de son entourage, identifier des moyens pour gérer ce stress, reconnaître les effets du stress, encourager le jeune à développer son sentiment de pouvoir, apprendre et encourager à aller chercher de l’aide, etc.
On en reçoit jamais assez alors ne vous gênez pas d’en faire!
Pierre-Paul Roy
V.P. Opérations, ARFLL
Psychologue
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